Le sujet de la collecte des biodéchets n’est pas précisé : quelle fréquence de collecte, quelles implantations de bennes dans les rues pour les particuliers, quid de la nuisance olfactive sur toute la phase amont du traitement sur site ?
Quel niveau de flexibilité sur les entrées (volumes des déchets entrants) et sorties (besoins en engrais) ?
Un bureau d’études a-t-il été mandaté pour calculer le bilan carbone global du projet, en prenant en compte les transports et la consommation énergétique du site ?
Le projet est louable sur plusieurs aspects : réduction du volume de déchets enfouis/incinérés, réduction de l’utilisation d’engrais chimiques, préservation des ressources fossiles, efforts sur l’insertion paysagères et l’acceptation.
Les risques énumérés par la contribution « Projet dangereux et précipité […] » sont pertinents : risque de crue/inondation (proximité à la Seine), risque sanitaire, risque industriel, risque de pollution. Ils doivent être considérés sérieusement au vu de la densité de population.
Réponse des maîtres d’ouvrage :
Nous vous remercions pour votre contribution.
Collecte des biodéchets : la généralisation de la collecte séparée des déchets alimentaires va nécessiter une adaptation des dispositifs de collecte. À titre d’exemple, dans les 2e et 12e arrondissements de Paris, où cette collecte est expérimentée, la collecte a lieu deux fois par semaine. Les déchets alimentaires sont collectés par les ménages dans des sacs transparents d’environ 7 litres et doivent être déposés dans des conteneurs dédiés dans les locaux poubelles. Les collectivités adhérentes du Syctom, responsables de la collecte, devront dès 2024 préciser quels dispositifs de collecte elles retiennent.
Flexibilité et gestion des odeurs : le projet intègre de nombreuses dispositions pour la gestion des odeurs. D’abord, le stockage sur site est limité, en volume et dans le temps, qu’il s’agisse des déchets alimentaires ou du digestat (stocké dans des péniches fermées, deux péniches faisant la rotation entre Gennevilliers et Limay (78) chaque semaine). Or, ce sont les étapes de stockage qui sont susceptibles de générer des odeurs, plus que la méthanisation en tant que tel. Les odeurs émanant du stockage sont confinées et captées : la fosse de déchargement est en effet située dans un bâtiment fermé, mis en dépression, avec une ventilation dynamique. S’en suit une étape de traitement de l’air avec 3 niveaux : lavage à l’acide, biofiltration et finition sur charbon actif. Il est également prévu un suivi permanent des odeurs via l’installation d’une station météorologique et de capteurs en cheminée et en bordure de site pour permettre une modélisation du panache d’air évacué et un contrôle des seuils en continu, ainsi que la mise en place d’un comité (ou jury) de nez (impliquant des riverains) pour une surveillance complémentaire.
Bilan carbone : un bilan carbone de l’unité Biométhanisation Gennevilliers a été réalisé en tenant compte de tous les aspects (consommations énergétiques, transports, fuites de méthane, etc.). Au total, les émissions induites seront de 4 336 t CO2 eq/an et les émissions évitées (liées à l’utilisation de biométhane et à celle de digestat en remplacement d’engrais fossiles) de 3 787 t CO2 eq/an d’émissions évitées. Le recours à la voie fluviale pour le transport du digestat permet d’économiser plus de 300 t CO2 eq/an par rapport à la route.
Nous avons apporté par ailleurs une réponse à la contribution que vous citez.