Les usines de méthanisation ne sont pas vertueuses pour l’environnement contrairement à la contribution postée sur ce site pour plusieurs raisons :
– proximité d’une zone naturelle protégée Natura 2000
– accroissement élevé du trafic routier pour amener les déchets
– accroissement important des gaz à effet de serre notamment par les fuites de méthane
– nuisances olfactives dans une zone dense d’habitation
– Risque de pollution de la seine en cas de crue
– Risque de pollution de la seine suite à un accident industriel
– Risque de maladie par les fuites de bactéries issue du stockage des déchets et/ou de procédé de méthanisation
– Les normes de sécurité à respecter sont aujourd’hui très faibles et devraient se durcir en 2025. Or ce projet tente de contourner ces nouvelles règles en précipitant le projet
Réponse des maîtres d’ouvrage :
Nous vous remercions pour votre contribution et souhaitons apporter quelques observations.
Site Natura 2000 : l’unité Biométhanisation est située à environ 1 km du site Natura 2000 de L’Île-Saint-Denis. L’unité n’est pas susceptible de perturber le fonctionnement de cette zone, quel que soit l’impact considéré (odeurs, bruit, trafic routier).
Trafic routier : chaque jour, il est estimé qu’environ 25 bennes de collecte et 14 camions de transfert desserviront l’unité Biométhanisation Gennevilliers. Ces chiffres sont à apprécier par rapport au trafic actuel de la route d’accès au site, avec plus de 1 000 poids lourds par jour (cumul des deux sens).
Fuites de méthane : ces fuites ont bien été prises en compte dans le bilan carbone de l’unité Biométhanisation Gennevilliers. Dans la configuration la plus défavorable, ces fuites sont estimées à 0,5 % de la production du site.
Odeurs : le projet intègre de nombreuses dispositions pour la gestion des odeurs. D’abord, le stockage sur site est limité, en volume et dans le temps, qu’il s’agisse des déchets alimentaires ou du digestat (stocké dans des péniches fermées, deux péniches faisant la rotation entre Gennevilliers et Limay (78) chaque semaine). Or, ce sont les étapes de stockage qui sont susceptibles de générer des odeurs, plus que la méthanisation en tant que tel. Les odeurs émanant du stockage sont confinées et captées : la fosse de déchargement est en effet située dans un bâtiment fermé, mis en dépression, avec une ventilation dynamique. S’en suit une étape de traitement de l’air avec 3 niveaux : lavage à l’acide, biofiltration et finition sur charbon actif. Il est également prévu un suivi permanent des odeurs via l’installation d’une station météorologique et de capteurs en cheminée et en bordure de site pour permettre une modélisation du panache d’air évacué et un contrôle des seuils en continu, ainsi que la mise en place d’un comité (ou jury) de nez (impliquant des riverains) pour une surveillance complémentaire.
Risques liés à une crue : l’unité Biométhanisation Gennevilliers a été conçue en tenant compte des prescriptions du plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la Seine dans les Hauts-de-Seine. En particulier, toutes les installations du projet sont implantées au-dessus de la cote de casier, c’est-à-dire 29.05 m NGF (cote des Plus Hautes Eaux Connues retenue pour le secteur du site).
Risque de fuite : le procédé de méthanisation retenu, utilise une pulpe liquide et se déroule dans un circuit étanche. Toutes les cuves, tous les réservoirs de stockage, réacteurs contenant des produits liquides (réactifs, fioul, pulpe, digestats) seront implantés sur des dalles étanches, ceinturées de mur de rétention. En particulier, les digesteurs sont implantés dans une zone imperméable, entourée d’un mur de rétention. La capacité de rétention de cette zone est égale au volume d’un des deux digesteurs. Ces dispositions garantissent l’absence de fuite dans l’environnement du contenu du digesteur en cas de défaillance de ce dernier.
Hygiénisation : l’unité Biométhanisation Gennevilliers intègre un dispositif d’hygiénisation du digestat dans son process. Le digestat est maintenu à une température d’au moins 70°C pendant une heure, afin d’éliminer tous les pathogènes.
Normes de sécurité et calendrier : le projet a été initié depuis 2016 avec une convention de partenariat entre le Syctom et le Sigeif. Ce projet a fait l’objet d’études de faisabilité réalisée en 2018 et 2019 et au regard des conclusions de cette étude les deux collectivités que sont le Syctom et le Sigeif ont validé le principe de la réalisation du projet Biométhanisation. Le processus d’études, de décisions et de concertation libre (réunions avec les communes de Gennevilliers, Argenteuil, Épinay-sur-Seine, Établissements Publics Territoriaux Boucle Nord de Seine et Plaine Commune, conseils de quartier, forum des associations, déclaration d’intention…) qui s’est déroulé en 2019 et 2020 a permis de lancer l’appel à candidature en avril 2020. L’attribution du contrat a été approuvée par les comités syndicaux du Syctom et du Sigeif respectivement le 18 mars et le 21 mars 2022. Le Contrat a été notifié le 20 avril 2022 au Concessionnaire. Dans le cadre de ses missions, le concessionnaire continue de réaliser des études (APS, APD/PRO…) prenant en compte toutes les adaptations nécessaires conformes aux normes en vigueur (ICPE, valorisation biométhane…). Le projet répond donc aux normes actuellement connues, ne fait l’objet d’aucune précipitation et devrait, comme toute installation, se mettre en conformité avec la réglementation si de nouvelles normes devaient être édictées. Par ailleurs, et suite justement aux retours d’expérience que vous évoquez, la réglementation concernant les usines de méthanisation a fait l’objet d’une révision réglementaire récente, qui inclue diverses dispositions complémentaires visant à renforcer la protection pour l’environnement. Ces textes révisant la réglementation des ICPE 2781 soumises à autorisation sont parus dans le JO du 30 juin 2021 et l’usine sera bien entendu conforme à l’ensemble des nouvelles dispositions.