1. Dans le Rapport d’Activités 2021 le SYCTOM annonce un investissement de 52M€ pour le projet, dont 29M€ sont financés par le SYCTOM et 1M€ est financé par le SIGEIF.
Qui finance les 20M€ restants ?
2. Le coût de traitement est annoncé à 178,9€/tonne sur Gennevilliers.
En comparaison le coût complet pour l’incinération est de 124€/tonne.
Il y aura probablement une incitation des collectivités à ne pas trier les biodéchets et continuer à les envoyer en incinération ou en enfouissement pour un coût de traitement inférieur de 55€/tonne.
3. Le SYCTOM et le SIAAP ont en commun le projet COMETHA destiné à méthaniser simultanément boues de STEP du SIAAP et biodéchets du SYCTOM. Le budget connu de ce projet est de l’ordre de 100M€.
Alors que le SYCTOM n’est pas « apte » à saturer l’unité de méthanisation de Gennevilliers COMETHA ressemble à un gaspillage d’argent public inacceptable.
Il est urgent d’abandonner ce projet.
4. Le SYCTOM a la nécessité de proposer des solutions de traitement des biodéchets aux collectivités adhérentes. Si le site de Gennevilliers est plutôt adapté à ce type de projet, c’est le financement sur l’argent public qui doit être bien clair.
5. La qualité de la collecte des biodéchets sera essentielle. Le centre de transfert de Moulinot à Stains est exemplaire pour la qualité des biodéchets transférés vers des méthaniseurs agricoles. Quelles procédures seront imposées aux collectivités pour qu’à Gennevilliers la qualité des intrants soit au même niveau ?
Les propriétés des digestats en sortie des méthaniseurs doivent être garanties.
Réponse des maîtres d’ouvrage :
Nous vous remercions pour votre contribution.
1. Le projet Biométhanisation Gennevilliers est mis en œuvre au travers d’une délégation de service public : Paprec, le concessionnaire, onçoit, construit et exploite l’unité. L’investissement est pris en charge par les collectivités concédantes de deux manières : d’une part directement avec une subvention à l’investissement de 25 M€ (à laquelle devraient contribuer la Région, la Métropole et l’ADEME) versée au délégataire en plusieurs fois pendant les études et les travaux et d’autre part pour la part restant dans le prix payé au délégataire pour chaque tonne traitée.
2. Le coût du traitement par méthanisation est plus élevé que celui de l’incinération aujourd’hui. Mais il faut distinguer le coût complet de traitement, qui constitue un outil de gestion, du tarif que le Syctom applique à ses collectivités adhérentes. Aussi, le Syctom poursuivra la mise en œuvre d’un tarif spécifique et incitatif pour les déchets alimentaires (19€/tonne en 2022), substantiellement inférieur au coût de traitement, mécanisme déjà en place pour le tri des collectes sélectives. Les collectivités adhérentes du Syctom bénéficient par ailleurs d’un soutien technique et financier pour engager la collecte séparative des déchets alimentaires. Rien ne peut donc laisser penser que les collectivités n’inciteraient pas leurs habitants à s’engager dans ce tri sélectif, qui deviendra une obligation légale à compter du 1er janvier 2024.
3. Le projet Biométhanisation Gennevilliers est une solution de traitement pour les déchets alimentaires collectés séparément. Le projet Cométha vise la recherche d’une solution de traitement pour la fraction organique résiduelle contenue dans les ordures ménagères (c’est-à-dire les déchets organiques qui resteront dans la poubelle grise, même après la mise en place de la collecte séparative des déchets alimentaires). Les deux projets ne concernent donc d’une part pas le même type de déchets et n’ont d’autre part pas la même finalité. Le projet Cometha est un projet de recherche scientifique. A ce stade, le Syctom et le SIAAP n’ont pas pris la décision de construire une unité industrielle, puisque les deux pilotes expérimentaux ne sont pas encore mis en service.
4. cf. Réponse au point 1.
5. Nous vous invitons à consulter une fiche d’approfondissement sur la valorisation agricole du digestat : il s’agit d’une priorité pour le Syctom et le Sigeif, et l’unité Biométhanisation Gennevilliers a fait l’objet d’une conception très poussée sur ce sujet. En ce qui concerne la qualité de la collecte des déchets alimentaires, le Syctom a réalisé un gros travail de sensibilisation (campagnes d’information, animations, …) pour alerter ses collectivités adhérentes sur un tri précis des déchets alimentaires, condition indispensable pour obtenir une qualité de gisement optimale. Afin d’apprécier au mieux la qualité des déchets alimentaires collectés sur le territoire du Syctom, des caractérisations sur les flux entrants sont réalisées. Par ailleurs, le tri des déchets alimentaires existe déjà en France et le comportement des citoyens sur le tri des déchets alimentaires est différent de celui adopté face au tri des emballages qui engendre davantage d’erreurs. En effet, l’identification d’un déchet alimentaire est plus aisée pour les citoyens. De plus, l’unité de biométhanisation à Gennevilliers prévoit un système de contrôle sophistiqué des déchets réceptionnés, par des caméras de contrôle qui permettront de visualiser les erreurs de tri. Le système de contrôle est doté d’une intelligence artificielle qui apprendra au fur et à mesure au démarrage de l’exploitation.